mardi 30 mars 2010

Une semaine sur le tour européen avec Jeff Lucquin

Le Drômois, formé aux Chanalets à Bourg-les-Valence, s'entraîne désormais dans l'Ain, à Divonne-les-Bains et Échenevex. Troisième joueur français et 52e du continent en 2008, "Jeff" était en lice à l'Open d'Andalousie la semaine dernière. Nous l'avons suivi pendant son séjour à Malaga.

 Lundi : "Soulagé"

Jean-François est arrivé de Rabat au milieu de la nuit. Avec ses clubs de golf, sans ses valises. "Du coup, j'ai dû faire quelques courses", précise-t-il. 19e de l'Open Hassan II, son premier bon résultat de l'année, il savoure. "Enfin, je suis soulagé", reconnaît-il. Car quand il ne passe pas le cut (être retenu, après les deux premiers jours, pour jouer les deux derniers), un golfeur pro ne touche pas un centime. "Dans notre sport, chaque année, tu remets les compteurs à zéro. Ta place sur le circuit (ndlr : dépendante du classement européen) et le prize money."

Mardi : "Si j'étais seul..."

Entraînement dès 9 h. Un 18 trous, du practice, des approches, des putts, des sorties de bunker. "Je fais mes gammes." Sur le parcours, Jeff, associé au Lyonnais Raphaël Jacquelin, perd le dîner face à la paire Havret - Lorenzo-Vera. "Heureusement qu'il y a une bonne ambiance entre joueurs français. Si j'étais seul, je ne pourrais pas faire ça." 35 semaines loin de la maison, de son épouse Iris et de son fils Arthur, âgé de 5 ans. "Je partage ma chambre sur le circuit avec Grégory Havret. Sur l'année, je le vois plus souvent que ma femme."

Mercredi : "La tête au tournoi"

1 h 30 d'exercices physiques (stretching, musculation) rythment la matinée. Puis du travail technique boucle une journée pendant laquelle "la tête est déjà au tournoi. Dès le mardi, avec le parcours de reconnaissance, on pense à la compétition."

Jeudi : "Une très belle journée"

Lucquin ne débute l'Open qu'à 14 h. Mais dès 8 h, il est debout. "J'aime bien. Cela me permet de prendre mon temps." Après le petit-déjeuner, il travaille avec son coach physique. Ça rigole plutôt pour le Drômois, trois coups sous le par. "C'est une très belle journée."

Vendredi : "Un sport de fou !"

Entame catastrophique, il dilapide son capital de la veille au bout de cinq trous. "À ce moment-là, j'ai pensé que cela allait être dur de se qualifier. Mais je me suis énormément battu." Au départ du trou n°13, il plaisante même avec des amis de Tournon/Rhône venus le supporter, en leur offrant de l'eau. "Désolé, il n'y pas de pastis !" Au terme de deux tours fertiles en émotions, il préserve l'essentiel. "C'est un sport de fou ! Je n'étais pas en confiance. Dommage car il y avait un coup à faire."

Samedi : "Trop d'erreurs"

Le soleil brille enfin mais la tempête règne sous le crâne de Jeff. Un mauvais 3e tour, bouclé par un + 2 au trou 18, le met hors de lui. Sa carte de score à peine rendue, il file se changer puis tente de se calmer en partageant un verre avec ses amis. "Je fais beaucoup trop d'erreurs qui coûtent cher", rage-t-il.

Dimanche : "Dur à encaisser"

Dernier tour : Lucquin alterne coups brillants et gros ratés. Au final, un score de +1 et une 59e place sur 144 participants. "Le bilan s'avère très moyen, analyse-t-il. 58e, ce n'est pas terrible. C'est dommage, après une bonne première journée... On va continuer à travailler mais c'est dur à encaisser, tout ça..." Car déjà, l'idée de perdre sa place sur le Tour européen plane. Même si la saison ne fait que commencer. "On va passer du bon temps en famille pendant quelques jours puis continuer à travailler, enchaîne Jean-François. Faire le job et on verra bien à la fin de l'année..."

LUCQUIN EN BREF
Né le 25 décembre 1978 à Valence.
Professionnel depuis 1997 . 2e du challenge Tour (2e division européenne) et 3e du Trophée Lancôme en 2002. Sur le Tour européen (1re division) depuis 2003 (une victoire en 2008 à Crans/Sierre).